2.Rédiger son article
L’écriture est une aventure. Au début c’est un jeu, puis c’est une amante, ensuite c’est un maître et ça devient un tyran.
Toute personne ayant traversé l’épreuve peut le confirmer: la rédaction d’un premier article scientifique est une des expériences les plus difficiles et frustrantes dans la carrière d’un chercheur. Synthétiser un travail complexe de recherche dans quelques pages, de manière claire et concise, peut sembler de prime abord être une tâche impossible. Heureusement, en abordant le problème une étape à la fois et de manière structurée, la rédaction d’un article devient beaucoup plus simple. De plus, le processus de rédaction deviendra, avec le temps, de plus en plus facile.
Un article scientifique est généralement composé des parties suivantes:
- Un titre
- Une liste d’auteurs et leurs affiliations
- Une liste de mots-clés
- Un résumé
- Une introduction
- Une revue de littérature
- Une méthodologie
- Une présentation des résultats expérimentaux
- Une conclusion
- Un court paragraphe de remerciements
- Une liste de références bibliographiques
- Une série d’annexes
Le corps de l’article est normalement composé des parties allant de l’introduction à la conclusion. Ces parties correspondent typiquement à des sections séparées et présentées dans cet ordre, répondant chacune à une question différente:
Section | Question |
---|---|
Introduction |
Quelles sont les motivations et les contributions des auteurs? |
Revue de littérature |
Quels travaux antérieurs portent sur le même sujet et où se situent les contributions des auteurs parmi ces travaux? |
Méthodologie |
Qu’ont fait, exactement, les auteurs? |
Résultats |
Qu’ont découvert les auteurs en appliquant cette méthodologie? |
Conclusion |
Que signifient les résultats obtenus par les auteurs? |
Bien que l’article soit divisé en plusieurs sections, il devrait se lire comme un tout et suivre une ligne droite, établie par l’objectif ou l’hypothèse de recherche.
La forme et le contenu d’un article peuvent varier selon la nature de la recherche et la publication visée. Par exemple, un article de type Survol de littérature contient typiquement une longue revue de littérature et peut ne pas avoir de méthodologie ni de résultats expérimentaux. De même, un article de revue est généralement plus long qu’un article de conférence, et les parties portant sur revue de littérature, la méthodologie et la validation expérimentale sont souvent plus détaillées. |
Lorsque l’espace est limité, la revue de littérature peut parfois être faite dans l’introduction de l’article, en autant qu’elle soit présentée après la problématique. Cette approche est également envisageable lorsque la contribution principale de l’article est une amélioration des techniques existantes de la littérature. En revanche, certains auteurs préfèrent mettre la revue de littérature juste avant la conclusion, de manière à ne pas nuire à la fluidité dans la présentation de ses propres travaux. |
2.1. Le titre
Un bon titre devrait décrire adéquatement le contenu de l’article, sans être trop long ni trop court. Les consignes suivantes peuvent être employées lors de la sélection du titre: Prenons l’exemple d’un article ayant les caractéristiques suivantes: Problème / application principal(e) Reconnaissance d’activités à partir de trajectoires Caractéristiques clés Modélisation des trajectoires par représentation creuse (sparse representation) Contributions principales La méthode proposée s’adapte automatiquement aux changements dans les activités observées, ce qui la rend robuste aux environnements dynamiques Le titre suivant est un mauvais choix, car il n’offre aucune information sur le contexte et les contributions de la recherche: A better method for recognizing activities De plus, ce titre utilise la forme “recognizing activities” au lieu de la forme conventionnelle ‘`activity recognition ‘’, typiquement employée pour identifier les travaux de ce domaine. Un autre mauvais exemple est le titre suivant: Investigating the usefulness of using sparse representation and dictionary learning for the problem of activity recognition in dynamic environments Bien qu’il n’ait pas les problèmes de l’exemple précédent, ce titre renferme beaucoup de mots inutiles. Un meilleur titre serait, par exemple, le suivant: Dynamic activity recognition using sparse representation and dictionary learning Ainsi, ce titre renseigne le lecteur sur l’application (i.e., activity recognition), l’approche proposée (i.e., sparse representation avec dictionary learning), et la contribution de la recherche (i.e., dynamic). Des astuces de style peuvent également être utilisées pour rendre un titre plus intéressant, comme dans l’exemple suivant: SARA: A dynamic activity recognition approach using sparse representation and dictionary learningVoir la section
Apprentissage dynamique du dictionnaire de trajectoires
Certains revues ou conférences exigent également un titre courant (running title) qui sera imprimé en tête ou en pied de page de l’article. Le titre courant est généralement une version écourtée du titre principal, et a normalement entre 30 et 50 caractères.
2.2. La liste des auteurs
Si l’article comporte plusieurs co-auteurs, il est nécessaire de déterminer l’ordre dans lequel apparaissent leurs noms dans l’article. En apparence banale, cette décision peut être source de conflit car l’ordre des auteurs est souvent associé à l’importance de leur contribution dans le travail. En particulier, une plus grande reconnaissance est traditionnellement donnée au premier auteur de la liste, ce qui peut avantager cet auteur lors de demandes de bourse ou de subventions. Les règles utilisées pour déterminer l’ordre des auteurs varient d’une équipe de recherche à une autre, et cet ordre est normalement choisi par le directeur de l’équipe. Les règles les plus souvent rencontrées sont les suivantes: Il arrive aussi que les auteurs soient triés selon leur affiliation (e.g., université, département, etc.) ou leur rôle (e.g., étudiant, superviseur, co-superviseur, etc.).Voir la section
Comme toujours, il est important de consulter son superviseur, ainsi que les autres co-auteurs, dans cette décision.
2.3. Le résumé
Le résumé (i.e., abstract en anglais) joue un rôle essentiel dans un article. D’une part, il sert à susciter l’intérêt du lecteur et lui convier rapidement la nature du travail. Un bon résumé incitera le lecteur à lire l’article au complet, tandis qu’un résumé mal rédigé aura l’effet inverse. D’autre part, alors que l’accès à l’article complet est souvent limité, le résumé est normalement disponible sans restriction. Un bon résumé devrait être une version condensée de l’article, suivant la même structure que l’article et faisant ressortir les points principaux de chacune de ses sections. Voici quelques consignes à suivre lors de la rédaction du résumé: Revenant à notre exemple précédent, on pourrait proposer le résumé suivant: Abstract: Ce résumé peut être décomposé comme suit:Voir la section
Activity recognition is essential to many pervasive computing applications related to surveillance, assisted living, healthcare and human-computer interfaces. So far, research in this field has focused on small static environments, which allow only well-defined activities. However, several important applications are set in large-scale environments, such as factories or hospitals, where activities can be complex and emerging behaviors are common. In this paper, we propose a novel approach based on sparse representation to recognize activities from spatio-temporal data. Using an online dictionary learning strategy, this approach can adapt to changes in dynamic environments, making it more robust than existing methods. To assess the usefulness of our approach, we evaluated its performance on four real-life datasets, and compared it to that of state-of-the-art methods based on Hierarchical Hidden Markov Models and Gaussian Mixture Models. Results of these experiments showed our approach to be more accurate than existing methods on the tested datasets.
Contexte de recherche
Problématique de recherche
Contributions principales
Méthodologie expérimentale
Résultats et conclusion
Bien que le résumé soit au début de l’article, cette partie devrait normalement être rédigée en dernier. Une technique pour aider la rédaction de cette partie est la suivante. On commence d’abord par identifier les phrases les plus importantes de chaque section. On forme ensuite un paragraphe avec ces phrases, en respectant leur ordre dans l’article. Enfin, on révise le paragraphe en retirant ou ajoutant des mots, de manière à rendre le tout cohérent et clair.
2.4. Les mots clés
La plupart des conférences ou revues exigent les auteurs de fournir une liste de 3 à 10 mots clés qui serviront à classifier et indexer l’article. Tout comme le titre, le choix de cette liste est important car il permettra aux lecteurs de trouver l’article plus facilement, à partir d’une requête reliée au même thème dans un engin de recherche. Suivez ces consignes pour le choix des mots clés: En se basant sur ces consignes, on pourrait identifier les mots clés suivants: Mots clés: Modeling; Numerical simulation; Iterative method; Algorithm; Turbulent flow; Aerodynamics; Velocity distribution; Three dimensional flow; Rotor; Wake; Wind generator; Wind energyVoir la section
Une stratégie pour identifier des mots clés pertinents est de consulter ceux utilisés dans les articles similaires au sien.
2.5. L’introduction
Étant la première section rencontrée par le lecteur, l’introduction peut avoir un impact important sur sa perception de l’ensemble du travail. Une introduction mal rédigée, ou dans laquelle les motivations, objectifs ou contributions de la recherche ne sont pas clairement décrits, laissera une mauvaise impression au lecteur. Il est donc important d’accorder un soin particulier à cette section. Une bonne introduction contient typiquement les parties suivantes: L’introduction commence normalement par une présentation générale du contexte (e.g., domaine, application, processus, etc.) dans lequel s’insère la recherche. Le rôle de cette partie est double. Tout d’abord, elle permet d’amener naturellement le lecteur vers la problématique spécifique de recherche. Ensuite, elle sert à motiver la recherche en décrivant l’importance de son contexte. Par exemple, la présentation du contexte pourrait se faire comme suit: In recent years, the field of applied spectroscopy has attracted a growing amount of interest, due to its numerous applications in the detection of chemicals and microorganisms, sensors and medical instrumentation [1]. In many industrial systems, the task of recognizing color plays a key role … La référence [1] correspondrait typiquement à un article général ou un survol de littérature sur le domaine de la spectroscopie appliquée. Une fois le contexte général établi, il faut identifier plus précisément le problème ou la question spécifique à la recherche présentée dans l’article. Par exemple, il peut s’agir d’une limitation des approches existantes, d’une application nouvelle ou différente, d’une question ouverte, etc. Une fois de plus, il faut bien insister sur l’importance du problème visé ou la question visée par la recherche, pour qu’elle ne soit pas perçue comme simpliste ou inutile. Voici un exemple de problématique: Although various activity recognition methods have been proposed, most of them are constrained to small static environments in which only a few well-defined activities are allowed. This constitutes a significant limitation, as several important applications are set in large-scale environments with complex activities and emerging behaviors. As emphasized by Smith and Jones [2], activity recognition in dynamic environments is a highly complex problem for which no satisfying solution exists … Dans ce cas, la référence [2] est employée pour justifier l’importance du problème de recherche. La partie suivante sert à décrire l’approche proposée pour répondre au problème ou à la question de recherche. L’objectif n’est pas de décrire en détails cette approche (cela sera fait dans la section Méthodologie) mais plutôt de présenter ses grandes lignes, en mettant l’accent sur ses avantages et aspects innovateurs. Par exemple: To address this problem, we propose a transmit diversity scheme that improves the signal quality at the receiver on one side of the link by simple processing across two transmit antennas on the opposite side. The scheme may easily be generalized to two transmit antennas and M receive antennas to provide … Our approach differs from existing methods in two important ways. First, it is done without any feedback from the receiver to the transmitter. Also, the computational complexity is significantly lower than … Il est courant de terminer l’introduction en présentant la structure du reste de l’article, comme dans l’exemple suivant: The rest of this paper is organized as follows. In Section II, the classical maximal ratio combining approach is discussed and basic definitions are given. In Section III, we then present our proposed two-branch transmit diversity scheme …Voir la section
Contexte
Problématique
Contributions
Plan de l’article
L’introduction est, pour plusieurs, la partie de l’article la plus difficile à rédiger. Cela s’explique par le fait suivant: en étant la majorité du temps concentré sur les détails de sa recherche (e.g., implémentation de la solution, analyse des résultats, etc.) il est facile de perdre de vue les motivations, hypothèses et objectifs initiaux de cette recherche. Pour faciliter la rédaction, il est donc nécessaire de prendre un certain recul et de considérer la recherche dans son ensemble.
Dans un article complet, l’introduction ne devrait pas faire une revue de la littérature. Seules les références nécessaires à la motivation de la recherche sont nécessaires.
2.6. La revue de littérature
Comme l’indique son nom, cette section sert à présenter les principaux travaux de la littérature portant sur le même sujet que l’article. L’objectif n’est pas de faire un survol complet des travaux d’un domaine, tel que fait dans un article de type Survol de littérature, mais plutôt de situer les contributions de l’article par rapport aux travaux antérieurs. Cette section permet également de démontrer au lecteur sa connaissance du domaine. Respectez les consignes suivantes lors de la rédaction de la revue de littérature: Les exemples suivants illustrent certaines de ces consignes: In order to minimize crosstalk, all-solid multicore fibers have been demonstrated with heterogeneous [11] or trench-assisted [12], [13] cores, as well as in a ring configuration [14]. On the other hand, Tsuchida et al. [15] have shown that single-core holey microstructured fibers (MFs) can be tailored to much lower bend radii … Aras et al. [3] present a generative framework, based on Hierchical Hidden Markov Models (HHMM), to identify the activites of elderly people in a nursing home … Due to its ability to learn high-level activities, this approach obtained a higher accuracy than the standard HMM model … However, as pointed out later [4], transition-based models like HHMM are often sensitive to variations in the set of activities …Voir la section
Utilisez les bases de données de la bibliothèque (Compendex, Inspec, IEEExplore, PubMed, SCOPUS, etc.) ou des outils tels que Google Scholar pour faciliter la recherche de références. Ces outils permettent de limiter la recherche aux travaux récents en spécifiant une année minimale. Par ailleurs, le nombre de références à chaque article énuméré est affiché par ces outils et peut être utilisé pour identifier les travaux les plus influents d’un domaine.
Une revue de littérature trop générale ou n’incluant pas les travaux considérés comme l’état de l’art est un motif fréquent de refus d’un article.
2.7. La méthodologie
Cette section constitue normalement le noyau central de l’article. C’est dans celle-ci qu’on explique en détails les principaux éléments de sa recherche, les étapes de sa réalisation, ainsi que l’approche expérimentale utilisée pour valider ses hypothèses. La méthodologie est très souvent la section la plus longue et la plus complexe d’un article. Elle renferme normalement plusieurs sous-sections et il n’est pas rare d’avoir même des sous-sous-sections. Il est donc important de bien structurer sa présentation, de sorte que le lecteur puisse suivre et comprendre chacune de ses parties, sans avoir à revenir en arrière ou lire une autre section. Pour faciliter la tâche du lecteur, il est nécessaire de choisir des titres significatifs pour les sous-sections. Un bon titre devrait donner une idée précise sur le contenu de la sous-section, en utilisant aussi peu de mots que possible. Par exemple, le titre suivant décrit bien le contenu de la section, mais est trop long: The process of learning our model using training data Un titre plus court mais informatif serait le suivant: Learning the model Les articles scientifiques utilisent souvent des symboles mathématiques pour identifier les différentes variables, constantes, paramètres, etc. de la méthode de recherche. L’utilisation de tels symboles permet de simplifier grandement l’écriture, mais peut également confondre le lecteur, en particulier si ce dernier n’est pas familier avec la notation employée. Pour faciliter le plus possible la lecture, il faut s’assurer de bien présenter la notation au début de la méthodologie. Cela correspond à: Lorsque la notation renferme un grand nombre de symboles, celle-ci peut être synthétisée sous la forme d’un tableau. Par exemple: D An n x l matrix representing the dictionary of training trajectories n The number of training trajectories l The length of a training trajectory … … Avant de décrire en détail sa méthode de recherche, il peut être nécessaire de présenter le cadre théorique sur lequel s’appuie cette méthode. Ce dernier est composé de principes généraux reconnus dans le domaine, qui sont utilisés ou adaptés dans sa propre méthode. L’objectif du cadre théorique est double: Par exemple, le cadre théorique pourrait contenir une technique reconnue sur laquelle se base l’approche proposée dans l’article: We first present the sparse reconstruction model that underlies the proposed approach. In this model, a signal y is represented as a sparse linear combination of training signals in a dictionary D, known as atoms. This model can be expressed as follows: … The task of finding the combination coefficients in this model is known as basis pursuit denoising [5] … Une fois la notation et le cadre théorique présentés, on peut ensuite décrire sa propre méthode de recherche. Selon la nature de la recherche, cette description peut contenir les éléments suivants: Les conseils suivants sont à considérer dans la description de la méthode: Le nombre de travaux de recherche augmentant sans cesse, la validation expérimentale de ces travaux devient de plus en plus importante. Conséquemment, même si un article offre des contributions originales et de bons résultats, il peut quand même être refusé si son protocole expérimental est incomplet ou inadéquat. Un bon protocole expérimental devrait ainsi avoir les deux propriétés suivantes: Les expérimentations doivent permettre de valider ou d’invalider une hypothèse de départ. Les conditions expérimentales doivent donc idéalement avoir été contrôlées pour bien mesurer les effets recherchés (sensibilité) et ne mesurer que ces effets (spécificité).Voir la section
Structure et titres
Notation
Symbol
Definition
Cadre théorique
Description de la méthode
Protocole expérimental
Dans certains cas, la description du protocole expérimental est donnée dans la même section que la présentation des résultats.
Assurez-vous de toujours respecter les principes de confidentialité et d’éthique dans la présentation de vos travaux.
2.8. Les résultats
Le rôle de cette section est de présenter ses principaux résultats et de les analyser en fonction des questions et hypothèses de sa recherche. Les résultats sont normalement présentés sous la forme de tableaux et figures, dont la séquence respecte un ordre logique. Par exemple, cette séquence pourrait correspondre à différentes expériences, chacune visant une certaine question de recherche ou servant à étudier une certaine propriété de l’approche proposée. Le texte de cette section devrait suivre cette même séquence et, en référant aux tableaux et figures, souligner les résultats nécessaires pour répondre aux questions et hypothèses de recherche. Après avoir lu le titre et le résumé d’un article, plusieurs lecteurs consulteront directement ses tableaux et figures pour décider s’il vaut la peine d’être lu ou non. Ces tableaux et figures doivent donc être visuellement intéressants et faciles à comprendre sans avoir à se référer au texte. Voici d’autres consignes à suivre lors de l’élaboration de ses tableaux et figures: Les résultats doivent toujours être interprétés de manière objective, sans extrapoler ou chercher des conclusions non supportées par ceux-ci. Ainsi, un lecteur devrait normalement pouvoir arriver à ces conclusions par lui-même, si on lui présente ces résultats objectivement. Une conclusion qui semble apriori supportée par les résultats peut cependant s’avérer erronée si elle ne possède pas la signification statistique requise. Cette erreur est souvent rencontrée dans la comparaison de différentes approches, où une approche est déclarée la meilleure si sa performance moyenne sur un certain nombre de tests est plus grande que celle des autres approches. Or, si le nombre de tests est très petit ou l’écart type des résultats est très grand, ces résultats peuvent être en grande partie dus au hasard. Pour éviter ce genre d’erreurs, il est recommandé d’utiliser un test d’hypothèse statistique. Pour réaliser un tel test, il faut tout d’abord formuler une hypothèse (dite hypothèse nulle) en lien avec la question à laquelle on tente de répondre. Par exemple: Hypothèse: Les méthodes A et B ont des performances égales. Cette hypothèse correspond à une statistique qui est estimée à partir d’un échantillon. Dans l’exemple précédent, la statistique serait l’écart des performances moyennes (supposée être nulle si les méthodes sont équivalentes), et l’échantillon correspond aux tests sur lesquels on compare les méthodes. Ensuite, on vérifie que la valeur estimée tombe dans un certain intervalle de confiance, correspondant typiquement à 95% de la probabilité (i.e., p-valeur de 0.05). Si cette valeur est à l’extérieur de l’intervalle, on peut alors rejeter l’hypothèse. Le test de l’exemple précédent, connu sous le nom de test-t pairé, permet de conclure avec un certain niveau de confiance que les performances de deux méthodes ne sont pas équivalentes. Cependant, ce test ne nous permet pas de déterminer laquelle des deux méthodes est la meilleure. Pour cela, il faut utiliser un test unilatéral (one-tailed test) qui considère uniquement la probabilité que la valeur estimée soit d’un certain côté de la valeur espérée (zéro dans l’exemple). Il ne suffit généralement pas d’analyser ses résultats par des tests statistiques; encore faut-il les interpréter. Par exemple, un test statistique pourrait indiquer qu’en moyenne, la méthode de calcul A donne des résultats plus près de la réalité que la méthode de calcul B, avec un niveau de confiance de 95%. Cependant, le test ne donne aucune interprétation du résultat, c’est-à-dire aucun renseignement sur les raisons pour lesquelles la méthode A est meilleure que la méthode B. Il est donc judicieux d’avancer des explications plausibles (en s’appuyant sur les détails méthodologiques des approches A et B, et sur les caractéristiques des données qu’elles traient) pour les résultats obtenus. Par exemple: The fact that the simple five-parameter logistic function provided a better approximation than the more flexible neural network approach for previously unseen data might be explained by an over-fitting issue with the neural network [Haykin 2008], especially in light of the small number of data available for model fitting. Such small data sets are typical in the context of our problem; therefore, simple parametric approaches should not be overlooked. Cette interprétation est particulièrement pertinente lorsqu’on discute de résultats “négatifs” (i.e. contraires à l’hypothèse de départ) et particulièrement utile pour l’avancement de la recherche. Elle permet d’identifier les situations où l’approche proposée ne fonctionne pas et d’émettre de nouvelles hypothèses de recherche.Voir la section
Tous les résultats importants doivent être inclus dans la présentation, même ceux qui paraissent défavorables ou aller à l’encontre des hypothèses de recherche. Un chercheur qui omet volontairement certains résultats peut ainsi perdre sa crédibilité. En revanche, une approche honnête, qui expose les résultats négatifs et tente de les expliquer, sera souvent récompensée.
Tableaux et figures
Les articles dont la mise-en-page est à double colonne autorisent souvent de mettre les tableaux plus larges en mode simple colonne.
Si l’article contient beaucoup de résultats sous la forme de tableaux et figures, il peut être préférable de mettre une partie de ces résultats en annexe afin d’alléger le texte. On laisse typiquement dans le corps de l’article les résultats plus importants, ou bien un résumé des résultats en annexe (e.g., moyenne sur l’ensemble des jeux de données testés).
Analyses statistiques
Cela ne signifie pas qu’une méthode est meilleure qu’une autre, mais plutôt que cette conclusion est très probable dans le contexte présenté et pour le type de données analysées dans l’article.
Le logiciel Statgraphics Centurion est un logiciel de calcul statistique qui permet non seulement de réaliser un grand nombre de statistiques descriptives sur des échantillons de données existantes (e.g. moyenne, écart type, diagramme de corrélation, etc.), mais qui possède aussi et surtout des outils de statistiques inférentielles ou déductives, qui aident à prendre des décisions au sujet des données à rassembler (e.g. prédiction de la durée de vie d’une pièce, prédiction du nombre d’échantillons requis pour vérifier à 95% que B améliore A d’au moins 20%, etc.). Il est disponible à toute la communauté étudiante et de recherche de l’ÉTS et ses leçons (tutoriels) décrivent bien l’utilisation des différentes procédures. Procurez-le vous en vous adressant à support-xyz@etsmtl.ca, où xyz sont les lettres identifiant votre département (e.g., support-logti@etsmtl.ca).
Interprétation des résultats
2.9. La conclusion
La conclusion sert à faire un résumé des objectifs, contributions et résultats principaux de la recherche. Cette section comporte typiquement les trois parties suivantes. La conclusion commence souvent par un bref rappel des objectifs et contributions de la recherche. Même si ces éléments ont déjà été énoncés dans l’introduction, ceux-ci ont pu être oubliés durant la lecture de l’article. De plus, ayant maintenant lu l’article, le lecteur est maintenant en mesure de mieux comprendre et apprécier ces objectifs et contributions. Cette partie est normalement très courte (2 ou 3 phrases). Par exemple: We presented a new approach to the development of the adaptive wind turbine control systems. The main objective of the proposed control strategy is to maximize the captured … La partie suivante permet de réponde aux questions de recherche ou évaluer l’atteinte des objectifs, en soulignant les résultats clés de l’article et ses principales conclusions. Cette partie devrait adresser les questions suivantes: Voici un exemple pour cette partie: We have shown that application of the DE algorithm to a five-parameter logistic function gives the best parametric model of a wind turbine power curve. The neural network algorithm gives the best nonparametric model. These models can be used … Il est coutume de terminer la conclusion en suggérant des travaux futurs pour répondre aux nouvelles questions soulevées par la recherche ou à des questions complémentaires. Si le travail décrit dans l’article s’insère dans projet de recherche à plusieurs étapes, on peut également mentionner quelle sera la prochaine étape à réaliser. Par exemple: Further development should include the implementation of the controller into the real wind turbine. The complex behavior of the wind turbine’s mechanical modelshould be taken into account …Voir la section
Rappel des objectifs et contributions
Résumé des résultats clés et principales conclusions
Les lecteurs (et arbitres) apprécient généralement les auteurs capables de reconnaître les faiblesses de leur travail, autant que ses forces. Un article peut ainsi perdre de sa crédibilité si le lecteur découvre une faiblesse ou une limite cachée.
Selon sa longueur, la discussion des résultats peut également être faite dans une section séparée.
Travaux futurs
2.10. Les remerciements
Entre la conclusion et les références, on peut insérer un court paragraphe pour remercier les personnes (autres que les auteurs) et organismes ayant aidé à la réalisation du travail. Des contributions pouvant être reconnues sont: Voici un exemple de remerciements: Acknowledgements: The authors would like to thank Dr. Sarah Lapuerta for providing us with her implementation of the algorithm ARAS and for her help on how to use this algorithm.Voir la section
Dans certaines conférences ou journaux, les organismes de financement sont parfois mentionnés en début d’article, souvent avec les affiliations des auteurs.
Il faut s’assurer d’obtenir la permission d’une personne ou d’un organisme avant d’inclure son nom dans les remerciements.
2.11. La bibliographie
La bibliographie d’un article renferme la liste des articles, rapports techniques, thèses et autres publications citées dans cet article. Les consignes suivantes sont à considérer lors de l’élaboration de cette partie:Voir la section
Pour sauver de l’espace, il est courant d’abréger les titres de conférences ou de revue. Par exemple, on pourrait utiliser “Proc. IEEE Int. Conf. Robot. Autom. (ICRA)” au lieu de ‘`Proceedings of the IEEE International Conference on Robotics and Automation (ICRA) ‘’. Certains organismes comme IEEE fournissent une liste d’abréviations standards à employer dans la bibliographie.
Pour faciliter la création et la gestion de votre bibliographie, vous pouvez utiliser des outils de gestion bibliographique. Pour en savoir plus, consultez le site web de la bibliothèque.
2.12. Les annexes
Un article peut parfois avoir une ou plusieurs annexes, situés à la toute fin, qui présentent certains éléments importants (e.g., résultats sous la forme de tableaux ou figures, diagrammes, preuves mathématiques, etc.), mais non essentiels à la compréhension de l’article. Ce genre d’annexe se retrouve la plupart du temps dans les articles de revue, où les contraintes de longueur sont moins restrictives. Voici quelques consignes à suivre pour les annexes:Voir la section